- Introduction
- Objectifs
- Profils vs paramètres prédéfinis
- Pourquoi travailler avec les profils ?
- Créer ses propres profils
- La fenêtre de création de nouveau profil
- Les bonnes pratiques de création de profils
- Profils simples
- Conversion d’un paramètre prédéfini en profil XMP
- Profils complexes
- Table de recherche des couleurs
- Table de correspondence
- Créer ses propres LUT
- Organiser le panneau des profils
- Gérer l’espace des profils
- Réorganiser ses profils
- Règles d’organisation
- Réorganisation pratique de nos profils
- Sauvegarder ses profils
- Distribuer ses profils
- Charger un profil
- Accéder à nos profils personnalisés dans la suite Lightroom
- Pour aller plus loin
- Conclusion
Depuis la version 10.3 de Camera Raw, la version 7.3 de Lightroom CC Classic et la version 1.3 de Lightroom CC, nous pouvons aussi bien utiliser les profils que les paramètres prédéfinis pour appliquer rapidement des paramètres de développements à des fichiers RAW, tout comme à tout format de fichier compatible ouvert dans Camera Raw ou Lightroom.
Camera Raw, c’est le moteur de développement des fichiers bruts (les Raws) développé par Adobe pour ses logiciels de traitement de l’image. C’est également, par extension, l’interface du plugin dans lequel nous développons nos images dans les logiciels Photoshop et Bridge. Les logiciels de la suite Lightroom utilisent le moteur Camera Raw – que l’on nomme parfois moteur ACR pour Adobe Camera Raw – dans leur propre interface, et plus précisément dans le module Développement. Enfin, pour être complet, Camera Raw peut aussi être appliqué comme filtre sur un calque de pixels dans Photoshop. Par convention, dans ce tutoriel, nous utiliserons le terme de Camera Raw ou d’ACR pour désigner l’interface Camera Raw de Photoshop (ou de Bridge, c’est exactement la même). Si nous désirons parler du module de développement des logiciels Lightroom, nous le préciserons expressément à chaque fois.
D’un point de vue général, on peut dire que les paramètres prédéfinis et les profils sont des sauvegardes de réglages de développements particuliers en vue de les réutiliser ultérieurement sans devoir les refaire de A à Z. Les profils permettent en plus de contrôler finement le rendu des couleurs et de la tonalité sur nos images. A priori, les profils nous sont fournis, mais nous verrons qu’il est possible d’en créer de nouveaux nous-même.
Cela représente non seulement un gain de temps dans le développement de nos fichiers images, mais nous permet, en plus, d’uniformiser le rendu de nos images développées, le traitement étant reproduit à l’identique.
Le présent tutoriel a été écrit en se basant sur les dernières versions de Photoshop, de Camera Raw et de Lightroom, à savoir la version 20.0 de Photoshop 2019, la version 8.0 de Lightroom CC Classic 2019 ou la version 2.0 de Lightroom CC. Les profils sont aussi disponibles dans la version 4.00 de Lightroom CC Mobile pour iOS ou Androïd. En particulier, les captures d’écran illustrant le tutoriel ont été faites à partir de ces versions sur un système Mac OS, version High Sierra (10.13.6). Les dernières captures ont été prise sur Mac OS Mojave (10.14.0) en thème sombre.
Vous pourrez suivre les explications et les instructions de ce tutoriel à partir des versions citées dans le premier paragraphe de ce chapitre.
Comme prérequis pour suivre ce tutoriel, vous devez maîtriser le fonctionnement de base du module Camera Raw. Cela vous permettra aisément de suivre et de mettre en pratique toute la partie relative aux profils qualifiés de simples. Cela implique aussi de posséder une licence pour Photoshop avec au minimum la version 10.3 de Camera RAW, c’est-à-dire à partir de Photoshop CC 2018.
Pour ce qui est des profils dits complexes, il nous faudra mettre en œuvre certaines techniques plus avancées. De bonnes connaissances de Photoshop seront nécessaires.
Objectifs
Le but du présent tutoriel est, en priorité, de bien mettre en évidence les similitudes et les différences qu’il y a entre les paramètres prédéfinis, connus de longue date, et les profils récemment introduits dans Camera RAW.
Une fois la supériorité des profils sur les paramètres prédéfinis établie, nous allons nous pencher sur le moyen d’enregistrer nos propres profils personnalisés. Ce n’est pas que la technique soit foncièrement difficile, ni même radicalement différente de la création des paramètres prédéfinis, mais elle est malheureusement fort bien cachée au sein de l’interface. De plus, il est relativement difficile de trouver de la documentation sur le sujet, et uniquement dans la langue de Shakespeare.
En abordant la création de profils complexes, nous devrons faire un saut dans Photoshop afin de générer la base sur laquelle notre profil s’appuiera pour appliquer le rendu désiré. Ce point est extrêmement important, car il signifie que, par cette méthode, nous pouvons appliquer quasiment n’importe quel rendu Photoshop directement au sein de Camera Raw.
Nous terminerons ce tutoriel en développant la gestion des profils : comment les organiser, les sauver, les distribuer ou les charger.En corollaire, tout ce qui est faisable directement dans Camera Raw est accessible dans les logiciels qui reposent sur son moteur : Bridge, qui permet d’appeler Camera Raw sans passer par Photoshop, mais aussi tous les logiciels de la famille Lightroom : Classic, CC et Mobile. Grace aux profils, nous avons donc accès aux rendus Photoshop directement à l’étape du développement de nos fichiers.
Nous n’aborderons pas dans ce tutoriel la création de profils DCP (DNG Camera Profile)
Profils vs paramètres prédéfinis
Dans Camera Raw, les outils de développement des images sont regroupés au sein d’onglets, par catégorie, sur la droite de l’interface. Le centre représente l’affichage de l’image avec les réglages définis dans les différents onglets. Les profils se gèrent dans l’onglet des réglages de base, dans la section profil. Les paramètres prédéfinis possèdent eux leur propre onglet, ainsi que leur propre menu. Historiquement, les paramètres prédéfinis existent depuis les débuts d’ACR, du moins à ma connaissance. Les profils sont quant à eux une fonctionnalité récente.
Les paramètres prédéfinis sont simplement l’enregistrement des différents réglages d’un développement, ou d’une étape de ce dernier, pour nous permettre de le reproduire d’un simple clic de souris. Ils sont enregistrés au format XMP, soit un fichier texte. Dans Lightroom, ils étaient enregistrés auparavant au format lrtemplate, mais sont maintenant harmonisés avec Camera Raw et enregistrés au format XMP.
Pendant le développement d’une image dans Camera Raw, quand nous obtenons un rendu qui nous plaît et que nous souhaitons sauvegarder, il nous suffit de nous rendre dans l’onglet des paramètres prédéfinis et de cliquer sur le bouton Nouveau paramètre prédéfini en bas de l’onglet. Cela ouvre un dialogue dans lequel nous renseignons, à l’aide de cases à cocher, quels réglages nous désirons sauvegarder dans ce paramètre prédéfinis. Il n’est en effet pas obligatoire, et ce n’est d’ailleurs pas recommandé, d’enregistrer tous les réglages de développement dans les paramètres prédéfinis. Par exemple, en n’enregistre en général pas les corrections localisées, justement parce qu’elles sont localisées, et donc spécifiques à une image donnée… Quand on veut appliquer un paramètre prédéfini à une image, il suffit de cliquer sur le paramètre prédéfini désiré. Quand on survole à la souris les paramètres prédéfinis, on voit un aperçu du rendu en direct sur l’image. Le point important à retenir, c’est qu’une fois un paramètre prédéfini appliqué, tous les curseurs des réglages enregistrés dans le paramètre prédéfini prennent la valeur enregistrée. En d’autres termes, si l’on applique un paramètre prédéfini sur une image que nous avons déjà développée, partiellement ou totalement, on en modifie les réglages de développement. Ce comportement est important à retenir et peut avoir des conséquences sur notre flux de travail. La nouvelle section des profils, qui se trouve dans l’onglet des réglages de base de Camera Raw, englobe en fait deux types distincts de profils : les profils de type DCP (pour DNG Camera Profile), qui permettent de contrôler le codage des couleurs, et les profils XMP, qui représentent la version moderne, actuelle, des paramètres prédéfinis. Ils sont enregistrés au format XMP, qui est un format texte de fichiers.
Adobe nous fournit un utilitaire – gratuit – pour créer nos propres profils couleurs personnalisés. Il s’agit de DNG Profile Editor et de son guide, tous deux existant uniquement en anglais. Les profils DCP sont spécifiques à un modèle d’appareil photo et permettent de standardiser les données colorimétriques relatives à une scène et un boîtier spécifique. Il est donc possible de créer plusieurs profils DCP relatifs à un boîtier. Les profils DCP sont enregistrés au format dcp, qui est un format binaire, en langage « machine » lisible par ACR. Ce sont ces profils qui codent l’espace colorimétrique utilisé pour le développement du Raw. Ils sont donc obligatoires pour développer un fichier Raw en image.
Les profils XMP peuvent contenir des métadonnées, tels qu’un copyright ou des informations de tri permettant une organisation efficace des profils.Les profils XMP reposent sur un profil DCP, par défaut l’ancien profil Adobe Standard. Ils permettent d’enregistrer, en plus du profil DCP de base, divers réglages de développement du Raw, et peuvent également appliquer un tableau de correspondance des couleurs, usuellement appelée LUT (LookUp Table). Ces profils peuvent être appliqués sur tous les formats d’image gérés par Camera Raw, tels que les jpeg ou les tiffs.
Tout comme pour les paramètres prédéfinis, quand on survole à la souris un profil, on en voit un aperçu en direct sur l’image. Et il suffit de cliquer sur le profil pour le rendre actif et l’appliquer. A la différence, et c’est fondamental, des paramètres prédéfinis, quand on applique un profil, les curseurs des réglages de développement de la photo ne changent pas. Le travail se fait en amont, avant l’application du développement fait dans Camera Raw. Cela signifie que si vous avez déjà développé votre image, par exemple en modifiant sa balance des blancs, et que vous changez de profil, le changement de la balance des blancs ne sera que peu impacté par le changement de profil, puisqu’il sera réappliqué après le changement de profil. Le curseur ne change pas de position.
Enfin, il convient de préciser que certains profils permettent de doser leur effet via un curseur Niveau, qui va de 0 à 200 et est positionné par défaut à 100. Ce curseur n’est pas obligatoirement actif, et nous verrons qu’il est possible d’en déterminer le comportement.
Pourquoi travailler avec les profils ?|
Nous avons vu les différences entre les paramètres prédéfinis et les profils, différences qui plaident d’eux même en faveur de ces derniers, ne serait-ce que par la puissance supplémentaire mise à disposition des profils.
Les profils s’affichent en général plus rapidement que les paramètres prédéfinis, et c’est d’autant plus marqué que ce dernier mémorise de nombreux réglages.
Les profils peuvent se greffer au-dessus d’un profil DCP pour lui ajouter des réglages de développement.
Il n’y a que dans un profil que nous pouvons appliquer une table de correspondance des couleurs dans Camera Raw. Sans les profils, nous devrions obligatoirement passer par Photoshop pour ce faire.
Nous pouvons doser l’effet de certains profils, aussi bien en le réduisant qu’en l’amplifiant.
En résumé, tout ce qui peut être fait avec les paramètres prédéfinis le peut aussi avec les profils. L’inverse n’est pas vrai.
Il y a cependant deux points « négatifs » à mentionner concernant les profils :
- Les outils pour les créer sont bien cachés et peu documentés.
- Les profils pouvant impacter les réglages de développement, mais ne les affichant pas, leur conception nécessite un minimum de réflexion pour tenir compte de ce comportement.
Enfin, il convient de préciser – et de garder à l’esprit – que nous ne pouvons appliquer qu’un seul profil à la fois, tandis que nous pouvons appliquer autant de paramètres prédéfinis que nous voulons, du moment qu’ils ne sont pas contradictoires entre eux, c’est-à-dire qu’ils ne modifient pas les mêmes réglages de développement.
Créer ses propres profils
Il est temps d’entrer maintenant dans le vif du sujet. Avant de créer nos propres profils, pas-à-pas, il nous faut étudier et décortiquer la fenêtre de création de nouveaux profils.
Rappelons que nous n’aborderons, dans ce tutoriel, que la création de profils XMP. Les profils DCP sont créés avec l’utilitaire – gratuit – d’Adobe DNG Profile Creator. Les profils XMP sont eux créés directement dans l’interface de Camera Raw, que ce soit le plugin de Photoshop ou le filtre Camera Raw. Nous ne pouvons par contre pas les créer directement dans l’environnement Lightroom, bien qu’il se repose également sur le moteur ACR. Par contre, les profils créés dans Camera Raw seront directement accessibles dans le module développement de Lightroom CC Classic. Pour y accéder depuis Lightroom CC, version PC ou Mobile, il faudra d’abord les y charger.
Tout comme ouvrir la fenêtre d’enregistrement des paramètres définis, celle d’enregistrement d’un profil permet d’enregistrer le développement déjà créé dans Camera Raw avant d’appeler la fenêtre d’enregistrement. Cependant, si nous l’ouvrons à partir d’une photo non développée, nous pouvons quand même enregistrer un nouveau profil, sans toutefois avoir accès aux paramètres de développement de l’image. C’est ce que nous appellerons des profils complexes.
La fenêtre de création de nouveau profil
Voici venu le moment d’ouvrir la fenêtre d’enregistrement d’un nouveau profil. Celle-ci est bien cachée dans l’interface de Camera Raw et se trouve non pas dans la section des profils, mais dans l’onglet des paramètres prédéfinis. Pour enregistrer un nouveau profil, nous utilisons le même bouton (!) que pour enregistrer un nouveau paramètre prédéfini, mais en appuyant sur la touche OPTN (Mac) ou ALT (PC) pendant le clic sur le bouton. Nous obtenons la boîte de dialogue suivante que nous allons étudier de suite. La première zone de texte permet de donner un nom au nouveau profil. Je vous conseille vivement d’utiliser des noms parlants.
Dans la liste déroulante, nous pouvons attribuer à notre nouveau profil un groupe. Ce paramètre pouvant être modifié après l’enregistrement, quand nous nous occuperons d’organiser la section des profils, vous pouvez sans autre laisser le choix par défaut.
La section suivante, « Les paramètres actuels de l’image doivent inclure » nous permet de sélectionner quels réglages de développement doivent être inclus dans le profil. Cette section nous permet la création de profils simples, analogues aux paramètres prédéfinis, mais ne modifiant pas les curseurs des réglages quand on applique le profil.
A noter que les réglages concrètement utilisés dans le développement de la photo, avant l’enregistrement du nouveau profil, sont cochés par défaut. Il est par contre tout à fait possible, voir conseillé dans certains cas, d’en décocher. Il n’est pas possible de cocher des réglages qui n’ont pas été modifiés, contrairement aux paramètres prédéfinis.
La section suivante, « Réglages avancés » comporte uniquement une zone de liste modifiable nous permettant de définir l’intensité de mappage de la tonalité. Les choix possibles sont Faible (normal), Moyen ou Haut. Ce choix permet de contrôler le comportement des curseurs des Hautes et des Basses Lumières. Le choix Faible est le comportement normal, par défaut, de ces curseurs. Les choix Moyen ou Haut sont plutôt destinés aux images de type HDR.
A noter que la longueur des curseurs ne changeant pas, c’est leur sensibilité qui change. Ainsi, si l’on définit l’intensité de mappage de la tonalité sur Haut, la valeur 100 des curseurs en question aura un effet plus prononcé que normalement. Ce qui implique également que les changements de position auront plus d’impact. A moins de développer un profil spécifiquement dédié aux images HDR, je vous recommande de conserver le choix par défaut, Faible, pour les Réglages avancés.
La section suivante concerne la Table de correspondance. Il s’agit d’un tableau à trois entrées séparées par une virgule (format CSV) définissant pour un DNG la différence de teinte, de saturation et de luminance à appliquer. Chaque paramètre de teinte, de saturation et de luminance est divisé en plusieurs niveaux et pour chaque niveau, une nouvelle ligne spécifie les écarts à donner. Un entête dans le fichier informe le processeur du nombre de niveaux de chaque paramètre ainsi que du type d’encodage. Cette table informe le moteur de développement comment interpréter les couleurs stockées dans le fichier. C’est un processus de développement qui a lieu au tout début du développement.
Nous ne détaillerons pas les tables de correspondance dans les exemples. Il faut juste savoir que cela nous permet de définir sur quel profil DNG de départ nous appuyer, ou de spécifier notre propre fichier CSV créé pour l’occasion.
La dernière section nous permet d’appliquer une Table de recherche des couleurs. Il s’agit ici des fameuses LUTs (pour LookUp Table) que nous pouvons utiliser dans Photoshop (il existe un calque de réglage spécifique pour appliquer les LUTs), et que nous pouvons aussi – et facilement – créer dans Photoshop pour reproduire nos propres rendus.
Dans les sections Table de correspondance et Table de recherche des couleurs, nous avons des zones de texte nommées Min, Niveau et Max qui attendent des entiers. Ces valeurs permettent de définir le comportement du curseur Niveau qui s’affiche quand on applique certains profils et permet d’en doser l’effet. Le curseur Niveau va de 0 à 200 et est réglé par défaut à 100. Dans ces zones de texte, nous réglons les valeurs minimales et maximales d’effet, ainsi que la valeur par défaut de 100.
Ainsi, avec les valeurs respectivement de 0, 100 et 200 pour les zones Min, Niveau et Max, nous obtenons le comportement standard du curseur niveau. Si par contre nous mettons 20, 85 et 150, notre curseur niveau appliquera l’effet du profil à 20% au minimum (donc quand il est à 0), à 85% quand il est réglé à 100 (valeur par défaut) et à 150% quand il est réglé au maximum (donc à 200).
Les bonnes pratiques de création de profils
Appliquer une méthodologie rigoureuse dans son travail est toujours gage de réussite. Cela est d’autant plus important quand nous parlons d’automatisation, à l’image de ce qui est préconisé pour l’enregistrement d’actions dans Photoshop. Voyons ici les règles à respecter pour créer ses propres profils personnalisé.
Nous l’avons vu, un profil DCP est nécessaire pour le développement d’un fichier Raw. Ce profil DCP est appliqué avant la création du profil XMP. Le profil DCP Adobe Standard est disponible pour la majorité des appareils et présent dans toutes les interfaces. Il représente le meilleur choix de départ et permettra d’appliquer le profil XMP sur des fichiers Raw et non-Raw. Adobe Standard présente un point de départ commun pour travailler avec les LUTs et fournira un rendu reproductible quel que soit l’appareil photo utilisé.
A de rares exceptions près, si nous ne spécifions pas de profil DCP de base, ce sera le profil Adobe Standard qui sera utilisé (du moment qu’il est disponible pour le modèle d’appareil photo utilisé).
En résumé, il est recommandé de toujours préciser un profil DCP de base :
- Soit Adobe Standard pour les profils développés aussi bien pour les fichiers Raw et non-Raw.
- Soit tout autre profil DCP disponible pour créer un profil XMP spécifique aux fichiers Raw, voir aux Raw d’un modèle précis d’appareil photo si nous nous basons sur un profil spécifique (par exemple créé avec une charte couleur x-Rite pour un boîtier précis).
Dans les profils XMP, il est recommandé d’utiliser les réglages de développement avec parcimonie. Des réglages extrêmes risquent de conduire à des résultats non désirés. Gardez toujours à l’esprit que les réglages de développement n’apparaîtront pas dans les onglets de développement, mais seront cumulés avec ceux existants ou ajoutés après le choix du profil.
Les réglages de Clarté, Hautes et Basses Lumières et Correction du voile sont assez gourmandes en ressources et peuvent ralentir le processus.
Alors que le profil DCP ou les Tables de correspondance sont appliqués au début du processus de développement, les LUTs sont appliquées plutôt vers la fin du processus. Cela rend leur comportement prévisible, mais cela va aussi bloquer ou diminuer l’impact de certains réglages ultérieurs. Par exemple, si dans un LUT, on « casse » les noirs pour les transformer en gris foncé, il n’y aura aucun moyen, dans les réglages de développement de Camera Raw, d’obtenir un noir pur.
Pour créer un profil de conversion Noir & Blanc, il faut utiliser une Table de conversion de préférence à un LUT. Cela permet de conserver le mélangeur NB actif, les informations de couleurs étant encore présentes. Ne jamais utiliser de désaturation pour une conversion NB dans un profil. Il faudra aussi ajouter une ligne dans le fichier XMP.
Pour ce faire, suivez les instructions suivantes :Pour terminer, avant d’enregistrer un nouveau profil, je vous recommande vivement de réinitialiser votre développement et de choisir le profil DCP Adobe Standard comme profil de base.
Cliquez sur le bouton du menu des réglages et veillez à ce que la ligne « Paramètres par défaut de Camera Raw » soit cochée. Cliquez ensuite sur le bouton de la section Profil pour ouvrir l’explorateur de profils. Dans les profils à disposition, s’il est disponible (pour la plupart des fichiers Raw), choisissez le profil Adobe Standard. Laissez le profil par défaut s’il n’est pas disponible. Profils simples
Nous allons maintenant créer notre premier profil personnalisé, très simple puisqu’il ne comportera que des réglages de développement de l’image.
Ouvrez un fichier Raw dans Camera Raw et réinitialisez ses paramètres par défaut si besoin.
Allez ensuite dans l’onglet Virage partiel et réglez les curseurs comme bon vous semble. Dans mon exemple, j’ai mis la Teinte et la Saturation à 50 pour les Tons clairs, la Teinte à 250 et la Saturation à 50 pour les Tons foncés et laissé la Balance à zéro. Ce sera à tout ce que nous ferons pour ce premier profil. Il nous reste à l’enregistrer. Rendez vous dans l’onglet des Paramètres prédéfinis, et cliquez sur le bouton pour créer un nouveau profil, en maintenant l’appui sur la touche OPTN (Mac) ou ALT (PC) pour arriver sur les profils plutôt que les paramètres prédéfinis. Remplissez la boîte de dialogue de création du nouveau profil comme suit :
Pour le nom, donnez-lui un nom parlant. Dans mon cas « Virage partiel orange-bleu ».
Laissez le liste Groupe par défaut, sur « Profils d’utilisateurs ». Nous réorganiserons nos profils plus loin dans ce tutoriel. A cette étape, c’est plus simple de tous les stocker à cet emplacement.
Dans la section « Les paramètres actuels de l’image doivent inclure », en principe, seule la case Virage partiel doit être active. Si d’autres cases sont cochées, cela signifie que vous n’aviez pas réinitialisé les paramètres par défaut de votre image.
Laissez les Réglages avancés sur Faible et les sections « Table de correspondance » et « Table de recherche des couleurs » ne doivent pas être cochées.
Cliquez sur OK pour valider vos choix. Félicitation ! Vous venez de créer votre premier profil (XMP) personnalisé. Il est temps d’en tester le fonctionnement.
Commencez par réinitialiser les réglages de votre image. Puis dans l’onglet des Réglages de base, cliquez sur le bouton pour ouvrir l’explorateur de profils. Attention, suivant le type d’image que vous avez ouverte dans Camera Raw, les profils affichés peuvent différer de ceux de mes captures d’écran. Sur mon exemple, il s’agit d’un fichier jpeg, et je ne vois donc pas les profils DCP. J’ai le choix par défaut d’un profil Couleur ou d’un profil Monochrome. Vous avez une nouvelle section appelée « Profils d’utilisateur » qui a fait son apparition, et si vous la développez en cliquant sur son triangle, vous voyez apparaître notre nouveau profil, tel que nous l’avons nommé. Le profil avec le liseré bleu est le profil actif. Si vous survolez avec la souris les autres profils, vous voyez le résultat en direct dans la zone d’affichage de l’interface. Les vignettes des profils affichent également leur propre rendu.
Cliquez sur le profil que nous venons de créer pour l’appliquer. Vous voyez en haut de l’explorateur de profils le nom du profil appliqué et le curseur Niveau devient actif. Cliquez sur le bouton Fermer pour revenir à l’onglet des Réglages de base. Le nom du profil actif apparaît dans la zone de liste modifiable et le curseur Niveau est actif. Allez dans l’onglet du Virage partiel. Vous constatez que, bien que le profil est actif et que le virage partiel est visible sur l’image, les curseurs du réglage, eux, ne sont pas modifiés par l’application d’un profil. Ils sont appliqués de manière transparente et se cumulent aux réglages déjà effectués. Retournez dans l’onglet des réglages de base et jouez avec le curseur Niveau pour en observer l’effet. Le curseur peut être dosé de 0 à 200. Par défaut, il est réglé à 100. Vous constatez qu’à 0, le virage partiel ne se fait pas, alors qu’à 200, il est plus prononcé. Quand on crée un profil avec uniquement des paramètres de développement, le curseur Niveau est disponible (sauf si on le désactive, nous verrons ceci dans le chapitre sur l’organisation des profils), mais son effet dépend des paramètres appliqués par le profil. Par exemple, dans notre exemple, la teinte ne sera pas impactée par le curseur Niveau, mais la saturation oui.
Créez et testez divers profils de votre choix en variant divers paramètres de développement, ceci afin de bien comprendre comment fonctionnent les profils simples.
Conversion d’un paramètre prédéfini en profil XMP[/anchor|
Nous avons parfois des paramètres prédéfinis enregistrés que nous aimerions convertir en profil, par exemple afin de pouvoir en doser l’effet. Nous allons voir dans cette section comment le faire.
La démarche est extrêmement simple, et quasi identique à la création d’un profil simple. En effet, au lieu de recréer notre développement pas à pas, nous allons appliquer le paramètre prédéfini, puis l’enregistrer comme nouveau profil.
Cependant, avant de l’enregistrer comme profil, nous devons bien réfléchir à ce que nous faisons. Rappelons-nous qu’une fois le profil appliqué, ses réglages ne sont plus modifiables, à l’inverse des paramètres prédéfinis qui modifient les réglages, mais les laissent accessibles. Ainsi, si par exemple dans la paramètre prédéfini, on applique un virage partiel, et que l’on veut pouvoir modifier ses réglages à postériori, nous avons deux options :
- Soit conserver le paramètre prédéfini tel quel, sachant que les réglages des paramètres de développement seront impactés par son application.
- Soit le convertir en profil, mais sans appliquer les réglages du virage partiel, puis une fois le profil enregistré et appliqué, enregistrer un nouveau paramètre prédéfini qui n’applique que le profil et le virage partiel. En procédant ainsi, les réglages enregistrés dans le profil seront appliqué, mais sans être visible sur les curseurs, et le virage partiel sera lui appliqué et visible, donc modifiable, dans son onglet.
Nous allons étudier la conversion d’un paramètre prédéfini dont nous souhaitons conserver la possibilité d’ajustement d’un réglage, afin d’illustrer la deuxième option ci-dessus.
J’ai créé un paramètre prédéfini tel que vous trouverez en téléchargement [url=https://www.photoromandie.ch/download/L ... en_OLD.xmp]ici[/url]. Ce paramètre modifie les réglages des onglets TSL, Courbe à point, virage partiel, Grain et Vignetage après recadrage. Le réglages Version du processus et Traitement et profil doivent toujours être cochés. J’ai appelé ce paramètre prédéfini « Look ancien OLD ». Ouvrez une image dans Camera Raw, réinitialisez ses paramètres par défaut, puis appliquez ce paramètre prédéfini en cliquant dessus.
Il est temps maintenant de convertir cet ancien paramètre prédéfini en profil XMP. Cliquez sur le bouton de création de nouveau profil (ALT + Clic sur PC, OPTN + clic sur Mac) dans l’onglet des paramètres prédéfinis. La fenêtre de nouveau profil s’ouvre. Les réglages modifiés par l’application du paramètre prédéfini sont cochés par défaut dans la première section. Nous décidons de vouloir garder le contrôle sur les réglages du virage partiel et du vignetage après recadrage. C’est le point important à considérer lors de la conversion d’un paramètre prédéfini en profil XMP : quels sont les réglages que l’on veut conserver comme restant modifiables après l’application du profil.
Que l’on se comprenne bien ! Tous les réglages de Camera Raw restent accessibles et modifiables ! Cependant, les réglages enregistrés dans un profil XMP ne sont pas affichés, mais appliqués en fin de traitement. Cela signifie par exemple que si dans le profil, on rend les noirs moins noir, il sera impossible de retrouver des noirs absolus après application de ce profil. D’où l’importance de bien réfléchir au contrôle que l’on veut laisser à l’utilisateur après application du profil.
Nous avons donc décidé de laisser le contrôle sur le virage partiel et le vignetage après recadrage. Nous décochons donc ces deux cases puis enregistrons le profil sous le nom désiré (ici Look ancien PROFIL).
Il nous reste donc à noter les paramètres que nous voulons conserver modifiables. Dans l’onglet du virage partiel, nous voyons les réglages Teinte à 50 et Saturation à 20 pour les tons clairs, Balance à zéro, et Teinte à 250 et Saturation à 50 pour les tons foncés. Dans l’onglet des effets spéciaux, nous notons un vignetage après recadrage de Niveau 25 avec un Milieu à 50, une Rondeur à 35 et un Contour progressif à 20. Les Tons clairs restent à zéro.
Nous réinitialisons les paramètres de l’image, puis lui appliquons le nouveau profil que l’on trouve dans l’explorateur de profils, sous les profils utilisateurs. Nous réglons ensuite les curseurs des onglets Virage partiel et Vignetage après recadrage tels que nous les avons notés.
A ce stade, l’image a de nouveau exactement le même rendu qu’après l’application du paramètre prédéfini « Look ancien OLD ». Il nous reste à enregistrer un nouveau paramètre prédéfini « Look ancien NEW » pour lequel nous n’enregistrons que le Traitement et profil, le Virage partiel, le Vignetage après recadrage et la Version du processus. Rappelons que si nous ne désirons laisser le contrôle sur aucun réglage d’un paramètre prédéfini, nous pouvons nous arrêter à l’étape d’enregistrement du nouveau profil et nous n’avons pas besoin de recréer un nouveau paramètre prédéfini.
Profils complexes
Il est temps maintenant d’aborder la création de profils plus complexes. Par profil complexe, nous entendons les profils dont nous allons utiliser l’une ou les deux sections restantes de la fenêtre de création d’un nouveau profil, à savoir l’attribution d’une table de correspondance, d’une table de recherche des couleurs, ou les deux en même temps.
Rappelons qu’une table de correspondance est un fichier texte séparé par des virgules, au format CSV. Ce fichier code les couleurs de base de notre image. Si le concept du format du fichier est relativement simple, sa création est bien plus complexe et ne fait pas l’objet de ce tutoriel.
La table de recherche des couleurs, ou LUT, est aussi un fichier texte qui contient des instructions mathématiques pour transformer une couleur RVB en une autre couleur RVB. Photoshop nous fournir une commande pour créer nos propres LUTs, aussi détaillerons-nous dans le chapitre suivant la création d’une table LUT personnalisée et qui sera utilisable dans les profils XMP.
Dans les deux sections qui suivent, nous allons nous contenter de créer des profils complexes sur la base de tables fournies en téléchargement en annexe à ce tutoriel, afin d’illustrer la manière de les créer.
Table de recherche des couleurs
Nous commençons par la dernière section, celle-ci étant un peu plus intuitive. Vous trouverez en téléchargement une table LUT exemple nommée « tutorial.CUBE ». Il s’agit de la table exemple fournie par Adobe avec les explications – en anglais – sur les profils XMP.
Comme toujours, il faut commencer par ouvrir une image dans Camera Raw, peu importe laquelle. Ensuite, dans l’onglet des paramètres prédéfinis, il faut ouvrir la fenêtre d’enregistrement des nouveaux profils (ALT + clic sur PC, OPTN + clic sur Mac sur le bouton Nouveau paramètre prédéfini). J’ai nommé ce profil « Test LUT standard », toujours dans le groupe « Profils d’utilisateur ». En cliquant dans la case « Table de recherche des couleurs », cela ouvre une fenêtre pour sélectionner la table LUT à incorporer. Il existe plusieurs formats pour les LUTs, mais nous ne pouvons utiliser que le format CUBE. Sélectionnez le fichier exemple tutorial.CUBE et validez par Charger. Cela intègre une table nommée « Color_Grading ». Laissez les autres options par défaut comme sur la capture d’écran et validez la création du profil par OK. Dans la section des profils, quand on ouvre l’explorateur de profils, nous avons maintenant trois profils dans le groupe « Profils d’utilisateurs ». Cliquez sur le profil « Test LUT standard » pour l’activer et observez le résultat dans la fenêtre d’affichage de Camera RAW. Jouez également avec le curseur Niveau et observez son effet sur l’image. Notez que le curseur va de 0 – 200% et est par défaut à 100%.
Lors de la création du profil, nous avons laissé les valeurs par défaut Min 0%, Niveau 100% et Max 200%. Cela signifie que le curseur Niveau du profil est inactif à zéro (il applique l’effet du profil à 0%, valeur Min), que quand il est sur sa valeur par défaut de 100, il applique l’effet normalement (valeur Niveau à 100% dans les options du profil), et que quand nous poussons le curseur à 200, il applique l’effet à double (puisque les options spécifient un Max à 200%).
Comme il est parfois assez difficile de bien comprendre la relation entre le curseur niveau et les options Min, Niveau et Max de la création du profil, nous allons créer un deuxième profil LUT avec des options modifiées. Il sera ainsi plus simple de comparer les résultats et l’effet du niveau. Nous prendrons des valeurs relativement extrêmes pour bien illustrer nos propos.
Dans Camera RAW, ouvrez la fenêtre de création d’un nouveau profil comme précédemment. Nommez ce profil « Test LUT niveau » dans le groupe « Profils d’utilisateur », chargez la table LUT tutorial.CUBE comme précédemment et réglez les options Min à 50%, Niveau à 75% et Max à 100%. Validez par OK. Testez maintenant ce nouveau profil et comparez son effet par rapport au premier profil « Test LUT standard » quand vous jouez avec le curseur Niveau. Entre les deux profils, nous avons configuré les différences suivantes :
- Quand le curseur Niveau est à zéro, le profil standard n’applique aucun effet (Min à 0%), alors que le profil niveau applique l’effet à moitié (Min à 50%).
- Quand le curseur Niveau est à 100 (valeur par défaut), le profil standard applique l’effet normalement (Niveau à 100%), alors que le profil niveau ne l’applique qu’au trois quarts (Niveau à 75%).
- Quand le curseur Niveau est à 200, le profil standard double l’effet (Max à 200%), alors que le profil niveau applique l’effet normal (Max à 100%).
Dans le profil standard, nous avons une échelle 1:1. Le curseur niveau dose exactement l’effet à la valeur affichée.Les options Min, Niveau et Max nous permettent donc de définir avec précision la force et le dosage de l’effet programmé dans la table LUT. Nous pouvons aussi désactiver le curseur Niveau, comme nous le verrons plus tard. N’hésitez pas à faire vos propres essais, mais gardez toujours à l’esprit que le curseur Niveau est immuable et va toujours – quand il est actif – de 0 à 200. Ce dont nous avons le contrôle, c’est l’échelle correspondante à cette fourchette de niveaux. Une modification importante de cette échelle aura pour conséquence une influence sur la sensibilité du curseur Niveau.
Dans le profil niveau, nous avons une échelle bien plus réduite : quand le curseur va de 0 à 200, notre effet va lui de 50 à 100. La sensibilité du curseur est donc réduite au quart de sa valeur affichée.
A l’inverse, si nous réglons les options Min à 0, Niveau à 200 et Max à 400, nous aurions une sensibilité du curseur doublée, l’échelle allant maintenant de 0 à 400 pour un affichage de 0 à 200.
Table de correspondance
Comme nous avons joué avec une table de recherche des couleurs (LUT) dans la section précédente, nous allons maintenant jouer avec la table de correspondance.
Rappelons que la table de correspondance est appliquée au début du processus de développement d’une image, puisqu’elle permet de définir la couleur de base utilisée. Les LUTs, eux, ne sont appliqués qu’en fin du processus de développement, ce qui permet de mieux prévoir leur comportement.
La section « Table de correspondance » nous permet de définir la couleur de base du fichier image auquel nous appliquons le profil. Par défaut, il s’agit de Adobe Standard, que nous n’avons donc pas besoin de spécifier. Nous pouvons utiliser n’importe quel profil DNG comme couleur de base. N’oubliez pas que ces profils dépendant du boîtier, et tous ne seront pas toujours utilisables dans toutes les situations.
Créons un nouveau profil où nous appliquerons la table LUT de l’exemple précédent (en standard), mais en partant de l’espace Adobe Couleur au lieu d’Adobe Standard.
Commencez par ouvrir une image dans Camera Raw (fichier DNG fourni en téléchargement), réinitialisez ses paramètres de développement et choisissez Adobe Couleur comme profil de base (il faut ouvrir un Raw pour avoir ce choix). Dans la section des paramètres prédéfinis, ouvrez la boîte de dialogue de création d’un nouveau profil (ALT + clic su PC, OPTN + clic sur Mac sur le bouton de Nouveau paramètre prédéfini). Nommez ce profil « Test LUT – Adobe Couleur » dans le groupe « Profils d’utilisateurs » Dans la section des paramètres à appliquer, décochez toute case activée par défaut. Le profil Adobe Couleur a tendance à appliquer une courbe à point qu’il ne faut pas enregistrer dans le profil. Veillez que la Table Adobe Couleur soit bien sélectionnée et active dans la section Table de correspondance et chargez la Table de recherche des couleurs tutorial.CUBE comme précédemment. Validez la création du profil par OK.
Vous pouvez maintenant, dans l’explorateur de profils, tester et comparer les deux profils « Test LUT standard » et « Test LUT – Adobe Couleur ». Leur seule différence est le choix du profil DNG comme couleurs de base, avant l’application de la Table LUT.
Dans les fichiers exemples fournis par Adobe et disponibles en téléchargement, vous trouverez un exemple de Table de correspondance nommée looktable.csv. Créez un nouveau profil (« Test CSV » qui n’applique que cette table de correspondance et testez-là. Il s’agit d’une table de correspondance très simple qui déclarent les teintes froides en noir. Son effet – peu utile – sera bien visible sur des ciels bleus.
Créer ses propres LUT
Nous avons donc vu maintenant comment créer un nouveau profil, qu’il soit simple ou complexe. Cependant, nous n’avons utilisé dans ces profils que des réglages de développement standard de Camera Raw ou des tables fournies par Adobe.
Or nous avons vu qu’un des principaux intérêts des profils, en particulier pour les traitements de couleurs, consiste à appliquer des tables de recherche des couleurs, les fameuses LUTs, dans des profils personnalisés.
Il existe de nombreux logiciels qui permettent de créer ses propres LUT, y compris Adobe Photoshop. Citons entre autres 3D LUT Creator. Dans ce tutoriel, nous nous contenterons de créer des tables LUT depuis Photoshop.
Dans les faits, en partant d’une image ouverte comme arrière-plan, nous allons dans Photoshop lui appliquer divers calques de réglages pour définir l’ambiance colorimétrique désirée. Attention ! Il ne s’agit pas ici de jouer avec des corrections localisées sur l’image. En effet, une correction localisée est propre à l’image sur laquelle on travaille. Si nous ajoutons des masques de fusion pour contrôler nos effets, le traitement ne sera pas reproductible d’une image à une autre. Nous pouvons par contre jouer avec l’opacité des calques de réglage si nous le désirons.
Ouvrons une image dans Photoshop et appliquons-lui un traitement de couleur. Pour l’exemple, j’ai ajouté un calque de courbe dans lequel j’ai choisi le paramètre prédéfini « Traitement croisé (RVB) » dans la liste des propriétés du calque. J’ai passé ce calque à une opacité de 80%. J’ai ensuite ajouté un calque de balance des couleurs auquel j’ai procédé aux réglages suivants (valeurs respectives pour les axes Cyan – Rouge, Magenta – Vert et Jaune – Bleu) :
Tons foncés : 3, 7, 0 Tons moyens : 0, 0, 11 Tons clairs : 9, 0, 43 Ces valeurs sont totalement arbitraires et ne correspondent à aucun traitement de couleurs particulier, uniquement ce qui m’est passé par la tête au moment de la création de ces calques.
Nous pourrions ajouter autant de calques de réglage que nous le désirons, mais pour cette exemple, nous allons nous en tenir à ces deux calques.
Notez dans le panneau des calques que le premier calque est nommé « Arrière-plan » et est verrouillé. Si ce n’est pas le cas et que le calque en question s’appelle Calque 0 par exemple, l’étape suivante qui consiste à exporter notre traitement de couleur dans un fichier LUT générera une erreur. Si le calque tout en bas de la pile n’est pas nommé « Arrière-plan » et verrouillé, vous pouvez le faire en sélectionnant le calque, puis en choisissant le menu Calque>Nouveau>Arrière-plan d’après calque. Pour exporter le traitement de couleur dans une table LUT, il faut choisir le menu Fichier>Exportation>Tables de correspondance des couleurs… . Nous obtenons la fenêtre suivante dans laquelle nous pouvons nommer notre LUT et en choisir le format. Nous donnons une description à notre table (ici « Traitement croisé »), nous pouvons ajouter un copyright (j’y ai mis mon nom). Pour la qualité, une valeur de 64 (Elevée) est suffisante. Quant au format, si nous voulons exploiter cette LUT dans les profils XMP de Camera Raw, nous devons les enregistrer au format CUBE. Après remplissage et validation par OK, nous avons une nouvelle boîte de dialogue, classique, pour donner un nom à notre fichier et une destination où l’enregistrer. Félicitations ! Vous avez créé votre première table de correspondance des couleurs dans Photoshop. Avant de retourner dans Camera Raw pour utiliser cette table dans un nouveau profil XMP, nous allons créer une nouvelle table comme exercice. Pour celle-ci, je ne vous mettrai pas de nouvelles captures d’écran, vous devriez être capable de vous en sortir seuls.
Nous allons en effet exporter une table LUT du calque d’ajout de vibrance par le mélangeur de couches en vue d’en faire un profil personnalisé que nous pourrons appliquer dans Camera Raw déjà. Nous n’avons donc pas besoin de créer de masque de vibrance, puisque le masque est propre à l’image et que Camera Raw ne sait pas créer ou gérer un masque.
A partir de notre image dont nous ne gardons que l’arrière-plan, nous ajoutons un calque de réglage mélangeur de couches. Pour chaque couche, réglez à 200% la valeur de la couleur de la couche et à 50% la valeur des deux autres couleurs primaires. Il nous reste à exporter ce traitement sous forme d’une table LUT que nous nommerons Vibrance.
Avant de repasser dans Camera Raw pour créer nos deux profils personnalisés XMP, supprimons le calque Mélangeur de couches que nous venons de créer et ajoutons à la place un calque de réglage « Correspondance des couleurs » (menu Calques>Nouveau calque de réglage>Correspondance des couleurs…). Cliquez sur la liste « Charger 3D LUT… » pour ouvrir la liste déroulante, puis une deuxième fois pour ouvrir la fenêtre de l’explorateur. Choisissez le fichier « Traitement croisé.CUBE » que nous avons exporté en premier dans le dossier où vous l’avez sauvé.
Désactivez ce calque en cliquant sur son œil et ajoutez un nouveau calque de correspondance des couleurs, nommez-le « Vibrance » et chargez-y la table Vibrance.CUBE enregistrée dans le deuxième exemple.
En jouant avec la visibilité de l’un ou de l’autre calque de réglage, vous verrez exactement le même rendu que lors de la création des traitement de couleurs que nous avons exporté sous forme de LUT.
Il est temps maintenant de retourner dans Camera Raw. Ouvrez-y une image, réinitialisez ses paramètres de développement, veillez à bien attribuer le profil « Adobe Standard » afin que les nouveaux profils soient compatibles avec les fichiers non Raw, puis créez deux nouveaux profils personnalisés dans le groupe des Profils d’utilisateur.
Nommez le premier profil « Traitement croisé » et chargez-y la table du même nom. Nommez le second Vibrance, cette fois avec la table Vibrance.CUBE. Conservez les paramètres par défaut pour le curseur Niveau (0 / 100 / 200).
Vous devez obtenir un explorateur de profils similaire à celui-ci. Vous pouvez survoler les profils d’utilisateur à la souris pour en voir le rendu dans l’interface de Camera Raw ou cliquer dessus pour l’appliquer et ensuite jouer avec le curseur Niveau.